communiqué sur le report de la réforme des lycées

Publié le par sud pion





Report de la réforme des lycées :

Darcos recule, pas nous !


Qui disait, le 11 décembre, au micro d'Europe 1 : « Je ne suis pas le ministre de l'hésitation nationale, j'ai un devoir pour les générations futures, il s'agit de réformer un pays qui en a besoin » ? Le même ministre qui, aujourd'hui, a annoncé le report de la réforme de la classe de 2nde générale et technologique. L'année prochaine, ce serait l'ensemble du cycle du lycée (2nde, 1ère, terminale) qui serait réformé en même temps.

 

Dans une interview accordée au Monde, on peut lire : « M. Darcos explique avoir "dit au président que la réforme était prête, mais que, pour toutes ces raisons, le climat n'y était pas, et qu'il valait peut-être mieux se donner du temps et reprendre toute la question". "Nous avons beaucoup parlé, nous avons pesé le pour et le contre", poursuit-il, et "samedi soir, le président m'a dit : 'Fais comme tu le sens !'. »


On a peine à croire que les décisions à la tête de l'Etat se prennent avec autant de légèreté (« Fais comme tu le sens! »). Il est certainement faux que la réforme ait été prête : les informations qui ont pu circuler font plutôt apparaître un ministère pris au piège de sa propre précipitation. Les cadres intermédiaires des rectorats ou des lycées avaient le sentiment de piloter à vue; aucune info n'était parvenue dans les collèges ou les CIO alors qu'une rentrée se prépare très en amont. Même les syndicats les plus prompts à la « conciliation » se montraient réticents. Le blocage des lycées et le climat social tendu sur fond de crise économique et de révolte de la jeunesse grecque n'ont pu qu'achever de convaincre le gouvernement qu'il valait mieux reculer.

Car il s'agit d'un recul et d'un signe de faiblesse. Mais c'est aussi une excellente occasion de désunir les personnels de l'Education. Si la réforme des lycées est remisée provisoirement, n'oublions pas tout ce qui doit nous pousser à ne pas crier victoire trop vite :

  • les 13 500 suppressions de postes prévues au budget 2009 ;
  • les multiples réformes de l'école primaire et notamment la suppression progressive desRASED et la mise en concurrence des écoles via les résultats des évaluations desélèves ;
  • l'accompagnement éducatif en collège ;
  • le bac pro en 3 ans et le développement de l'apprentissage en LP ;
  • l'application de la loi LRU et ses nombreuses conséquences (plan Campus, suppression de postes chez les personnels BIATOSS, perte d'autonomie des IUFM et des IUT …) ;
  • la réforme du statut des enseignants-chercheurs ;
  • la "masterisation" du recrutement des enseignants ;
    le recours continu à l'emploi précaire …

    Toutes les raisons pour que nous continuions à lutter tous ensemble pour refuser cette politique destructrice du service public d'éducation !
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